jeudi 24 juin 2010

LAOS : les producteurs

LAOS

LES PRODUCTEURS

Nous travaillons avec une coopérative de producteurs située à Vientiane au Laos. Cette organisation à but non-lucratif commercialise des produits d’artisanat de la République Populaire du Laos. Le projet a pour but de fournir une source durable de revenus aux femmes des villages qui ne pourraient pas se les procurer autrement. Les revenus issus du travail de production permettent aux femmes d’utiliser leurs compétences culturelles traditionnelles afin de continuer à vivre et en leur permettant de s’occuper de leurs familles. Le but de la coopérative est de mener ces villageois vers une auto suffisance, de générer un revenu comme aide au développement social, et préserver et encourager le savoir-faire artisanal traditionnel.

L’objectif du programme est de favoriser l’unité familiale en diminuant le chômage rural et les migrations importantes vers les centres urbains. Environ 70% des femmes qui travaillent la couture procurent l’unique revenu pour leurs familles. L’argent gagné grâce à l’artisanat est utilisé pour envoyer leurs enfants à l’école, et fournir de la nourriture et des médicaments. Ce revenu est un complément aux produits fournis par leurs fermes, leur unique source de revenus.

La coopérative emploie plus de 400 Hmong et Lao dans une vingtaine de villages, pour la plupart de la municipalité de Vientiane et la province de Xieng Khuang. A l’origine, la coopérative enseignait aux villageois comment fabriquer les objets d’artisanat qu’ils vendent aujourd’hui. Les villageois utilisent ensuite leurs compétences traditionnelles pour fabriquer l’artisanat et transmettre cette méthode à d’autres.

LES PRODUITS

Les produits d’artisanat sont entièrement réalisés à la main par les femmes des villages Lao et Hmong qui utilisent des motifs et techniques traditionnelles. Le but est de préserver le travail de couture traditionnelle des femmes Hmong et Lao, comme l’Appliqué Hmong appliqué, le point de croix, la broderie, et le batik.

Environ 40% of des profits des ventes retournent aux producteurs. Trente pour cents des revenus des ventes sont utilisés pour les matières premières, que la coopérative achète et fournit gratuitement les matières premières aux producteurs. Les autres 30% des ventes couvrent les frais généraux de personnel Lao de la coopérative. Les dépenses générales sont financées par les dons offerts par des agences de fonds privées, tierces personnes, et donateurs.

L’ART HMONG

L’Appliqué
Le textile paj ntaub, qu’on pourrait traduire par « l’habit de la fleur » appartient à la tradition Hmong depuis des siècles. Traditionnellement utilisé pour décorer les vêtements comme les vestes, les coiffes, et les porte-bébés, cet artisanat sert à identifier le groupe ethnique d’une personne. La technique la plus connue est l’appliqué inversé avec des motifs complexes et symétriques coupés à partir de pièces textiles pliées (similaires à des flocons réalisés en papier) et cousus sur un tissu.

L’Appliqué inversé est fabriqué avec deux couches de tissu. Un motif est découpé sur la partie supérieure et les bords sont retournées et cousus sur la face inférieure. Cela permet de voir la couleur du bas à travers.

Tous les produits Appliqué sont fabriqués à la main avec 65% de polyester et 35% de coton mélangé. Ces produits sont lavables en machine et la couleur résiste aux lavages. Les motifs et designs utilisés sont tous des designs traditionnels de différents villages Hmong. L’originalité des motifs élaborés Hmong ont ainsi été conservés.

Le Batik
Le Batik est une méthode Hmong traditionnelle. Traditionnellement, cette technique était utilisée pour décorer les porte-bébés et les jupes. On applique de la cire d’abeille sur une pièce de vêtement et on la teinte avec de la teinture naturelle indigo. La cire est alors enlevée et le motif est crée là où la cire a empêché la teinture de pénétrer le vêtement.

Les produits Batik sont teints avec des teintures 100% naturelles et par conséquent sont susceptibles de déteindre. Les produits batik doivent être lavés à la main individuellement dans l’eau froide afin d’éviter au mieux de déteindre. Chaque produit Batik est unique et original. Aucun modèle n’est utilisé. Par conséquent, le design de chaque Batik dépend de l’artisan qui le fabrique.

A propos des « scènes de vie »
Les scènes de vie sont des broderies appliquées sur les vêtements et autres textiles représentant la vie courante de milliers de villages Hmongs et de Lao. Les tentures murales reflètent une culture qui repose sur la tradition orale en racontant l’histoire de leur peuple.

Les producteurs de scènes de vie sont fiers de présenter leurs styles de vie. Chaque portrait de scène de vie est unique et original – il ne ressemble à aucun autre. L’artiste coud une scène et une histoire unique sur chaque pièce. Il n’y a aucun modèle similaire aux scènes de vies basées sur l’expérience de vie d’un artiste. Les artisans cousent ces scènes typiques des maisons des villages, les animaux, la plantation et la récolte du riz.

Toutes les scènes de vie réalisées en points de croix sont cousues avec des teintures lavables. Afin d’augmenter la longévité de la broderie, un lavage à la main de chaque article est recommandé. Ne pas tordre le linge et disposez le linge à l’horizontale afin que la forme ne soit pas altérée. Si le vêtement est froissé après le séchage, repassez l’envers de la broderie, mais directement pas la broderie.

LE PROCESSUS

1. La coopérative fait le nécessaire pour s’assurer de la qualité et de la cohérence des objets d’artisanat vendus. Le processus de fabrication des produits est le suivant :
Initialement, la coopérative prépare un ‘kit d’artisanat’ qui sera amené à un villageois. Ce kit fourni par la coopérative évite toute dépense à l’artisan. Le pack inclut le schéma d’un objet à réaliser, les matières premières qui sont pré-découpés ainsi que du fil. Le producteur du village reçoit le package et peut réaliser le produit sans avancer aucune dépense.

2. La coopérative vérifie la qualité des produits. Ensuite, le ‘kit d’artisanat’ est emmené à un village spécialisé dans la fabrication d’un artisanat spécifique. Un village peut être spécialisé dans l’appliqué, les scènes de vie, le batik, l’art Hmong, ou n’importe quel autre design. On donne les instructions aux producteurs, comme les mesures ou les consignes pour des commandes sur mesure, comment fabriquer chaque objet et le délai de production. Cela prend environ un à trois mois pour réaliser le produit, puisqu’il est entièrement réalisé à la main.

La coopérative visite actuellement 10 villages différents chaque mois. Une visite comprend le dépôt de nouveaux ‘kits d’artisanat’ et la collecte des produits finis. Chaque village crée un objet différent, et chaque village a sa propre spécialité d’artisanat. Des villages commencent un produit, et un autre peut faire la finition des produits, ou le village peut réaliser le produit dans sa totalité.

3. Quand les produits d’artisanat sont terminés, la qualité est méticuleusement inspectée par des personnes Lao et Hmong de la coopérative. Seuls les produits qui répondent aux critères de qualité seront vendus. Toutefois, la coopérative paie tous les villageois pour tout travail fourni qu’il remplisse nos critères de qualité ou non. Seuls les produits examinés avec soin seront vendus. Les villageois sont payés pour le travail fourni afin de soutenir le développement économique des villages. Les produits qui répondent à ces critères sont payés en intégralité. Les produits qui ne répondent pas aux standards sont payés à un taux légèrement réduit et des conseils sont donnés aux producteurs pour améliorer le produit. Si un produit est réalisé de manière exceptionnelle, un bonus est payé afin d’encourager le travail. Une fois que le produit à été inspecté, il est emmené au bureau, emballé et expédié au client ou vendu en magasin.

LES TRIBUS

Les Hmong sont un peuple d'Asie, originaire des régions montagneuses du sud de la Chine (spécialement la région du Guizhou) au nord du Viêt Nam et du Laos. Ils sont aussi appelés les Miao ce qui signifie « riz cru » et désigne depuis longtemps des populations nomades peu intégrées. Les Hmong eux-mêmes emploient souvent la dénomination « montagnards ».

Les Hmong vivaient en autarcie sur les sommets des montagnes. Avec la colonisation de l’Indochine, ils furent encouragés à produire de l’opium pour les Français. Les Hmong se soulevèrent contre le colonisateur. Cette révolte dura cinq ans (1917-1922), Cet épisode amena les Français à changer leur politique avec cette ethnie en particulier. Ils désignèrent des responsables hmong.

Les Français ont employé les Hmong lors de la bataille de Điện Biên Phủ. Ils furent abandonnés par la France après la défaite, en 1954. En 1962, les États-Unis les recrutent à nouveau, pendant la guerre du Viêt Nam, pour combattre la présence des soldats vietnamiens au Laos. Au retrait des américains du Viêt Nam en 1975, ils suspendirent toute aide militaire et financière envers le Laos et les Hmong. Quand le parti communiste prit le contrôle du pays, les Hmong furent alors persécutés, considérés comme des traîtres. Leur leader politique, Touby Lyfoung, fut emprisonné et mourut en détention, tandis que leur leader militaire, s’enfuit aux États-Unis.

Les représailles laotiennes et vietnamiennes envers les Hmong continuent à l’heure actuelle. Les Hmong subissent une situation désastreuse des Hmong dans la forêt laotienne. Ils sont traqués et exterminés depuis plus de trente ans maintenant, sans pouvoir espérer fuir le pays. Ceux d'entre eux qui y parviennent se sont enfuis en Thaïlande d’où ils peuvent être accueillis, pour certains d'entre eux. Cependant, beaucoup restent dans une situation difficile au Laos. En Thaïlande, parqués dans des prisons à ciel ouvert, ils n'ont pas le statut de réfugiés, mais celui "d'immigrant économique illégal". Environ dix mille d'entre eux sont enfermés dans ces camps de prisonniers, dans la province de Phetchabun, par exemple, ou dans d'autres prisons du Nord et du centre de la Thaïlande. La situation humanitaire y est préoccupante. Le 28 décembre 2009, la Thaïlande commence le rapatriement de 4 000 Hmong au Laos contre leur volonté, malgré les protestations internationales.

LES LAO
Les Lao sont un groupe ethnique d'Asie du Sud-Est continentale. Au nombre de 4 millions au Laos, ils en sont l'ethnie dominante. La distinction entre Lao et Thaï est relativement récente, d'autant plus que 80% des Lao (ceux qui parlent une langue reconnue comme un dialecte lao) se trouvent aujourd'hui dans le nord-est de la Thaïlande (Isan). La langue lao est la langue officielle du Laos.

Au Laos, le nom de "Lao" sert à désigner officiellement les quelques 68 groupes ethniques répertoriés, classés en 3 groupes principaux :

Les Lao Loum, ou "Lao des plaines", qui sont en fait les Lao proprement dit (qui représentent 60% de la population du pays) et différents groupes tai (Tai Daeng, Tai Dam, Tai Dón, Tai Loi, Tai Mène, Tai Nüa, Tai Pao), les Lao-thai : Il s'agit de sous-groupes Lao Thaï étroitement liés à la famille Lao, mais de tempérament plus "tribal" ; ils ne se sont en effet pas laissés absorber par la culture lao et forment de petits groupes distincts.
Comme les Lao Loum, ils vivent le long des vallées fluviales, mais préfèrent souvent les hauteurs aux plaines inondées du Mékong. Classés parmi les Lao Loum, les Tai Dam (Thaï noirs), vivent sur les plateaux au nord et à l'est du Laos et forment la principale tribu lao-taï. Bon nombre d'entre eux, arrivés de Dien Bien Phu dans les années 50, habitent la province de Vientiane.
Les Lao Thaï cultivent aussi bien le riz de plaine irriguée que le riz de colline. La plupart d'entre eux ont refusé de se convertir au bouddhisme ou au christianisme, préférant conserver le culte des esprits. Pour marquer la différence entre les Thaï siamois et les autres groupes austro-thaï, quelques spécialistes lao anglophones utilisent l'orthographe "Tai" qui les recouvre tous.

Les Lao Theung ou "Lao des versants", appelés aussi "Kha", population de langue môn-khmer (environ 22%).

Les Lao Sung ou "Lao des sommets" (9 %), nom qui regroupe les Hmong (ou Méos), principale ethnie minoritaire du pays et les Yao (ou Mien), tous deux de langue hmong-mien et d'origine tibéto-birmane.

L'appellation de "Lao" pour ces différents groupes non lao témoigne d'une volonté de les assimiler à l'ethnie majoritaire en tant que population indigène du pays.

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